Chasseurs : sentinelles
de la nature

Les chasseurs côtoient la faune sauvage sur le terrain. Régulièrement ils observent les milieux naturels, les habitats et sont au plus près du gibier. C’est donc naturellement que les chasseurs s’imposent comme véritables sentinelles de la nature. Divers outils (formations, etc…) ou réseaux de veille sanitaire existent pour faciliter les remontées d’information.

Tout comme les êtres humains, la faune sauvage est sujette à des maladies. Contagieuses ou non, si elles ne sont pas détectées, cela peut engendrer de graves conséquences sur les populations sauvages, voire des maladies chez l’Homme.

 

Les pathologies les plus courantes

L’investissement des chasseurs en matière de santé animale est reconnu des instances scientifiques et gouvernementales. Cette expertise s’avère très efficace en termes de prévention, de lutte et de surveillance contre certaines pathologies :

Les zoonoses : la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) et les Fédérations Départementales des Chasseurs (FDC) sensibilisent les chasseurs aux risques zoonotiques liés à la manipulation de la faune sauvage (tularémie, échinococcose alvéolaire…).

La grippe aviaire : le maillage exceptionnel de toutes les zones humides par les sauvaginiers fait office de parfaite sentinelle sanitaire en exerçant une veille constante sur l’avifaune migratrice.

La maladie de Lyme (transmise par la tique) : cette maladie, qui est une zoonose, fait l’objet d’une information constante de la part des fédérations départementales.

La Peste Porcine Africaine (PPA) : cette épizootie, qui aurait pu être catastrophique pour le monde agricole en décimant tous les élevages de porcs en France, a été contenue grâce à l’intervention des chasseurs.

La leptospirose (transmise par le rat) : pour limiter la maladie, un piégeage intensif est pratiqué par les chasseurs.

Les outils de la veille sanitaire

Le réseau SAGIR est un dispositif national de surveillance épidémiologique dédié à la faune sauvage (oiseaux et mammifères principalement). Il a pour but de détecter précocement l’émergence de maladies qui peuvent affecter la conservation des espèces, la santé des animaux domestiques, la santé humaine, l’économie des filières agricoles ou qui peuvent indiquer la dégradation de la qualité de l’environnement.
Pour assurer la surveillance épidémiologique des oiseaux et mammifères sauvages, le réseau SAGIR s’appuie sur la détection de signaux anormaux de mortalité et le diagnostic des causes de mortalité.
Administré par l’Office français de la biodiversité (OFB), le réseau SAGIR repose sur un partenariat avec les fédérations de chasseurs et les laboratoires vétérinaires départementaux (LVD).

Le réseau SAGIR en Côte-d’Or

En moyenne, ce sont une dizaine de cadavres de grands gibiers qui sont collectés chaque année, ce qui reste minime compte tenu des populations présentes sur l’ensemble du département.

Concernant le Petit Gibier, les cadavres collectés (entre 15 et 30 par an) dans le cadre du réseau SAGIR sont essentiellement des lièvres et lapins de garenne. De manière plus anecdotique nous analysons quelques cadavres de renard, et oiseau (pigeon / tourterelle) chaque année.

Les objectifs de ces analyses sont multiples. Elles nous servent d’alerte et de mise en garde auprès des chasseurs et permettent d’adapter la pression de chasse.

Les intervenants du réseau :

Pour les constats d’animaux morts, le réseau s’appuie sur des observateurs de terrain (les chasseurs, agriculteurs, …), coordonnés par deux interlocuteurs techniques départementaux, l’un au sein de la Fédération départementale des chasseurs (FDC) et l’autre au sein du service départemental de l’OFB.

Pour le diagnostic de l’origine de la mort, le réseau s’appuie sur un réseau de proximité (LVD) et sur des laboratoires spécialisés et les laboratoires de référence (Anses, Institut Pasteur…)

Pour la Côte d’Or  votre interlocuteur est Julien SERE.

L’examen initial de la venaison :

Même si la situation sanitaire du gibier est correcte dans le département, il demeure fondamental de sensibiliser les chasseurs à l’examen initial de la venaison. La FDC21 dispense une formation « Hygiène de la venaison » depuis plusieurs années (en présence à la MCN ou délocalisées).
Au cours de la formation, les chasseurs vont apprendre à détecter les anomalies dans les organes de l’animal pour écarter tout risque à la consommation. Si la viande est destinée à la commercialisation, elle doit d’abord être contrôlée par un chasseur référent « formé », avant d’être soumise à l’inspection des services vétérinaires.
Examen du gibier, réglementation, hygiène, traçabilité… les formateurs de la FDC 21 abordent l’ensemble des risques sanitaires liés à la venaison.

La sérothèque nationale :

Depuis 2009, la FNC s’est engagée avec plusieurs fédérations départementales dans la création d’une sérothèque. Elle consiste à collecter des prélèvements biologiques effectués sur des animaux tués à la chasse. Réelle banque de données, cette sérothèque est capable d’être mobilisée lorsqu’une question concernant la circulation d’un agent pathogène dans l’environnement se pose.

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